dimanche 9 novembre 2014

Quelle place donner à l’immigration?

L’histoire de l’immigration en France reste très difficile de faire valoir dans la société française. Pourtant la singularités de cette histoire est plus riche de valeurs qu'on le pense. C'est celle des étrangers apportant leur pierre à l’édifice national pour une France meilleurs et plus prospère.

La nation doit beaucoup à des migrants, d’origine européenne, ou non européens. Venant d’outre-mer, du sud de la Méditerranée, de l’Afrique saharienne ou autre. Cette dimension est difficile à intégrer, à concevoir, à mémorialiser. Rendre en mémoire la construction d’une France qui doit beaucoup à toutes ces vagues d’immigrants italiens, espagnols, portugais, polonais, juifs d’Europe centrale, Maghrébins et d'Afrique, tout cela est considérable. C’est une façon de concevoir l’histoire de France qui est nouvelle, en rupture avec une vision de l’immigration située de manière éternelle en dehors, dans les banlieues de l’histoire.

Dans les années 1980, il était de bon ton d’en parler. C’était l’époque du groupe Carte de séjour, du chanteur Rachid Taha, de l’exposition « les Enfants de l’immigration » à Beaubourg, avec des défilés, des mannequins, du cinéma, des documentaires de fiction, etc. La situation a changé, et les vents mauvais sont encore plus forts,
N’oublions pas la présence au second tour de l’élection présidentielle de 2002 d’un candidat de l’extrême droite. Il était alors loin le temps où la question de l’immigration se regardait de manière valorisante comme dans les années 80.

Souvent on a du mal à se concevoir, ou à concevoir, ou à accepter l’existence d’une immigration qui constitue, en partie, la nation française. Pourtant si la France veut vraiment être fort et capable d'affronter l'avenir, elle doit accepter toutes ses composantes et ses diversités. Elle doit même faire de sa principale priorité, une action permettant la valorisation de l’apport migratoire afin de profiter au mieux de la richesse de cette belle diversité.

L'Etat et l'ensembles des médias, (journalistes, chroniqueurs, écrivains, et télés), doivent mettre en place des programmes qui mettent en valeur le bon travaille de ces français, (venant de l'immigration), et parler deux positivement au lieux de parler presque toujours de l'immigration comme une mauvaise choses pour la France. Continué à parler de l'immigration ainsi, c'est faire une bon publicité à la monté des fachos, et permettre le retours des extrêmes droite et autres. 
Nous sommes dans une situation de fermeture des frontières, de méfiance de l’autre, de l’étranger!!! Déjà, énoncer, dire cela, c’est faire preuve d’audace, de courage, à contre-courant des vents mauvais.

Faut'- il rappeler que depuis plus de deux siècles, l'immigration est une composante essentielle de nos identités, de nos démographies, des mutations de nos régions, mais aussi d’enjeux collatéraux comme la fin des empires coloniaux, les vagues de naturalisations dont celle qui débouche à la loi de 1889 – premier véritable Code de la nationalité dans le pays. Désormais, les Français sont quasi majoritairement issus de ce passé « migratoire ». Un quart des Français ont une origine extra-européenne (le plus souvent coloniale, y compris pour les « rapatriés » dont les parents étaient souvent étrangers) sur trois ou quatre générations et un autre quart ont un grand-parent au moins issu des immigrations intra-européennes.

Désormais, qu'on le veut ou pas, l'immigration fait partie intégrante de nos gènes, de notre histoire glorieuse, mais aussi de notre société actuelle. La France, sans doute est beaucoup plus grande, plus forte de toutes ses diversités.

l'écrivain et célébré Amin Maalouf, membre de l'Académie française et auteur d’une importante œuvre romanesque publiée chez Grasset disait un jour:
« L'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l'existence».
Puis si chacun de nous veut trouver du repos ici et là haut, avant de parler d'autres qui sont venus un jour d'ailleurs et qui sont aujourd'hui des citoyens français aimant cette France, nous devons en toute occasion : se dire, qui suis-je moi et d'où je viens? C'est seulement de cette façon qu'on comprendra que la diversité de la France est une chance, elle est même un point fort et positif qui contribue à la force culturelle et économique de notre pays.

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