jeudi 30 avril 2015

Mare nostrum

Ce n'est plus un naufrage ou même une série d'accidents en haute mer; c'est plus qu'un assassinat de masse de réfugiés syriens ou érythréens par des trafiquants mafieux qui envoient volontairement des milliers de réfugiés à la mort; c'est la barbarie sauvage qui s'est emparée de la Somalie, de la Libye, de la Syrie, où il n'y a plus d'Etat, plus d'ordre public, plus de protection des plus faibles. La mort est le seul maître, sur mer comme sur terre. Et nos pays européens, encore solides, sont incapables de sauver les victimes, de les accueillir, de détruire les navires mafieux, de créer un tribunal  international pour juger les assassins de la mer.

Il ne s'agit plus ici d'action humanitaire; il s'agit de ne pas abandonner au pouvoir des mafias, légales ou illégales, la vie de milliers, de dizaines de milliers, demain de centaines de milliers de gens chassés de leur pays en décomposition et jetés à la mer. Aux portes de l'Europe on comprend que l'Union Européenne se sente impuissante devant Poutine surarmé; mais pourquoi capitule -t-elle devant des bandits de haute mer, des groupes de malfaiteurs presque sans armes?

A quoi sert l'Europe si elle n'est pas capable de sauver  ceux et celles qui lui demandent refuge et protection?
On nous dit que notre horizon s'éclaire; devons nous considérer notre impuissant ce et notre indifférences devant ces morts scandaleuses comme une lâcheté nécessaire à notre redressement?

Des centaines  de milliards sont benoîtement mises à l'abri dans des paradis fiscaux; nous faisons semblant de l'ignorer; devons nous ignorer aujourd'hui  avec la même indifférence,  les milliers de corps déchirés que la mer nous renvoie? Cette mer, mare nostrum, fut l'allée centrale de notre civilisation;  Doit elle aujourd'hui  être le cimetière de notre respect de la vie humaine?

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